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Les murmures métaphysiques de l’image sincère
À propos des séries photographiques « Palimpsestes » et « Antichambres » de Pierre Lavielle

 

« L’humain est ce qui va ainsi, tête nue,
dans la recherche jamais interrompue
de ce qui est plus grand que soi »

 

         

          Les photographies de Pierre Lavielle désignent l’humain dans toute sa grandeur, et toute sa petitesse, elles invoquent le vivant en général, dans toute sa vigueur et toute sa faiblesse. A des lieux de la mièvre élégance qui caractérise souvent la photographie humaniste, à des siècles de la Florence médicéenne et de ses artistes et penseurs néoplatoniciens, le travail de ce photographe maintient bien l’homme en tant que centre, le vivant en tant que cœur, mais dans un équilibre précaire, une assise friable, une humilité avouée. Moins insolentes à l’encontre du Très-Haut que chez les renaissants donc, surtout moins compatissantes à l’égard de l’homme que dans les images humanistes de La Grande Famille des Hommes conduite en son temps par Steichen, ces photographies tournent le dos comme par réflex au lyrisme sémantique bruyant, à l’enchantement visuel exaspérant, bref, aux décors et aux débords narratifs volubiles.
          La leçon stylistique du « in-between » symptomatique de l’œuvre de Frank a été semble-t-il assimilée. Ce sont bien ces « moody pictures » si chères à Kerouac que Pierre Lavielle parvient naturellement à trouver. Il compose avec ces mêmes espaces intermédiaires, ses propres moments de solitude qu’il conjugue pudiquement avec son humeur. Entre le dérisoire et l’illusoire, l’espoir et le désespoir, ce photographe rapproche des contraires, il édifie une esthétique de l’oxymore. Il produit simultanément des images d’une rude douceur, ou d’une aridité luxuriante, voire d’une négligeable importance, lesquelles engendrent une esthétique à la saveur particulière, une senteur rare : celle de l’image sincère (vaste problématique et appréciation subjective).Faire d’un petit rien de la réalité, un Grand Tout métaphysique comme certaines de ces photographies le réalisent, ne peut être cependant un exercice stylistique, c’est un don naturel. Raison pour laquelle nous qualifierons de « sincères » ces images. Et nous entendons par « image sincère » une image ouverte sur et par autre chose que le sens, une image racée qui s’assoie sur les règles formalistes, qui préfère le mutisme à la rhétorique, qui pactise avec les silences, les soupirs, comme en musique, comme les grands musiciens savent le faire, une image qui, si elle devait être jouée par un instrument, serait plus atonale que tonale.« Tout sens est un édifice ruiné » considère Marc Le Bot. Estimation assurément entendue par Pierre Lavielle, lequel construit ses photographies sur les ruines de ces édifices sémantiques – ce n’est pas un hasard si les décombres, la pierraille, la ferraille, apparaissent fréquemment dans son corpus photographique. « Je vis d’expérience sensible et non d’explication logique » assène Bataille. Chacune des photographies de cet artiste répète inlassablement cette phrase. Pour Pierre Lavielle, photographier, c’est psalmodier. Psalmodier afin d’éviter le sens, psalmodier afin de vider le sens, psalmodier pour ne garder que la musique du monde, les ondes lumineuses, le son pur, l’image seule, et son seul sujet : l’impénétrable et frêle vivant.« La vie va se perdre dans la mort, les fleuves dans la mer et le connu dans l’inconnu. La connaissance est l’accès de l’inconnu. Le non-sens est l’aboutissement de chaque sens possible », Bataille de nouveau. Dans l’image sémantique le regard est abusé, diverti, courtisé, perverti, attaché, rétréci, il aboutit à un non-sens. Dans l’image sincère le regard s’élève vers l’inconnu. Le sens n’est assurément pas ici le propos initial, pas le souci premier, pas le problème terminal non-plus. Il intervient certes, mais comme un écho lointain qui fait allégeance au sujet premier, à savoir, ce vivant et son indélébile tatouage : la mort, la porte de l’inconnu. Voilà pourquoi ces images touchent, voilà pourquoi ces images peuvent devenir doucement lacrymales.
          Deux séries photographiques conduisent notre approche, nos tâtonnements critiques, notre modeste entendement : « Palimpsestes » et « Antichambres ». Deux lents déroulés dont chaque photographie est un murmure, des phrases à peine prononcées, des mots vaguement articulés pour judicieusement protéger du sens immédiat, celui qui tendrait trop l’oreille. Mais derrière cet énoncé feutré se repère toujours, tel un fil d’Ariane, dans sa préciosité et sa vulnérabilité, le délicat vivant. Nous rapportons diversement pour étayer cette omniprésente thématique : un épouvantail anthropomorphique en prise au vent ; un fauve en cage dans un zoo ; d’autres animaux peints, ou sculptés, une vie statique ; un cheval en plastique, autre vie statique ; des bêtes naturalisées qui viennent nous rappeler qu’à sa manière, le photographe aussi est un taxidermiste ; un lit vide sur lequel est posé un sac de couchage dont la momie semble s’être échappée ; une structure métallique à l’apparence d’un fossile marin émerge d’un marre boueuse ; un bas-relief d’un personnage aux bras fermement croisés, en attente, en arrêt ; une fresque détériorée ; une tapisserie représentant des fragments d’ossements, dont un crâne ; et ces ruines, toujours ces ruines, ces décombres…
Des vanités, voilà ce que sont pour beaucoup les photographies de Pierre Lavielle, des vanités réaménagées, réactualisées, repensées, mais dont la disparition, la perte, la mort, restent la motivation allégorique. Autant de révérences faites à l’éphémère, au périssable, à ce qu’en secret, les dieux envient finalement à l’homme, à savoir, d’être mortel – une vie éternelle perdrait toute ampleur métaphysique.
          Chaque photographie s’offre, plus que d’accoutumée, comme un espace ouvert à l’intelligible, s’ouvre, plus que d’ordinaire, sur un lieu d’accueil, de recueil peut-être même, un intervalle en retrait de la vie dans son continuum qui permet d’en apprécier plus posément l’aspect. N’est-il pas possible de dire, ou a minima de penser, que ces photographies croisent l’idée foucaldienne d’hétérotopie prise au sens de lieux d’hébergement pour l’imaginaire ? Un des clichés de la série « Palimpsestes » ne représente-t-il pas une cabane ? Deux images de zoo dans « Antichambres ». Une casse auto dans la même série, soit un cimetière pour les moteurs d’une société... Bref, des lieux (de) mis(es) à l’écart par la coupe spatiotemporelle photographique pour mieux, le temps d’un regard, respirer l’humain, le vivant.
          Au-delà de ces évaluations poïétiques, de ces critiques esthétiques spéculées, de ces désignations iconographiques supposées, de cette thématique prétendue, subsiste un paramètre important du processus de travail de Pierre Lavielle encore non-abordé : la marche. Pour photographier, il marche, il déambule, il erre dans ses pas, il avance jusqu’à, non-pas trouver, mais bien rencontrer un dehors qui s’accorde avec son dedans, il marche jusqu’à se retrouver en face de ce qui le précise, face à ce qui émule ses sensations, ses émotions, face à ce qui le pince, tel un punctum. Lorsque dans sa marche il s’arrête pour faire une prise de vue, une prise de vie, à cet endroit il accomplit un geste de valeur, une pause fondamentale, une trêve psychique, il flirte sans doute avec le musement de Perceval que décrit Chrétien de Troyes . Nous énoncerons ainsi que pour Pierre Lavielle, tous les référents s’apparentent à trois gouttes de sang dans la neige. Une manière de dire qu’il photographie très peu, le musement est rare, l’image sincère aussi, exceptionnelle, car elle tente, comme nous l’avons évoqué, de discrètement retirer la robe du sens, une tâche des plus ardue, parce qu’elle cherche à renouer, en vain, avec les « entités originelles » dont parle Nietzsche. Une noble peine perdue : « Nous croyons posséder quelque savoir des choses elles-mêmes lorsque nous parlons d’arbres, de couleurs, de neige et de fleurs, mais nous ne possédons cependant rien d’autre que des métaphores des choses, et qui ne correspondent absolument pas aux entités originelles ». Ces photographies sont les traces d’une tentative impossible, les séquelles de cet échec, le plus beau des naufrages.

          Au final, dans cette marche refaite, cette marche réitérée, marche inlassablement recommencée, comme une ascèse, à la manière d’un Sisyphe qui toujours remonte son rocher en haut de la colline avant que ce dernier ne dévale de nouveau la pente, et que ce geste d’effort dérisoire se renouvelle, Pierre Lavielle marche avec son matériel de point de vue, son matériel de captation des murmures métaphysiques de l’image sincère, et attend de tomber face à face avec une de ces rarissimes partitions des marmonnements du vivant. Il nous apparaît maintenant avec beaucoup de logique que le « portrait » de rocher qui s’inscrit en entame de la série « Antichambres », précisément l’outil de damnation pour Sisyphe, se lit comme une clef de tonalité pour cette portée iconographique, elle donne le ton de la pénitence. Et nous, regardeurs, devenons des pèlerins dans les pas du photographe, et avec lui nous roulons ce même rocher, et avec lui nous musons.


David Brunel
Docteur en philosophie esthétique, artiste photographe,
chargé de cours en Sciences de l’art à Aix-Marseille Université
et en Arts du Spectacle à l’université Paul Valéry Montpellier III.

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CHRISTIAN BOBIN, L’homme qui marche, éd. Le temps qu’il fait, Cognac, 1995, non paginé.
  MARC LE BOT, Le réel inviolé, éd. Fata Morgana, Cognac, 1988, p. 18.
  GEORGES BATAILLE, L’expérience intérieure, Gallimard, 2002, p.45.
  Ibidem, p.119.
  Cf. Des espaces autres, conférence prononcée au Cercle d’études architecturales le 14 mars 1967. Voir également la publication récente : MICHEL FOUCAULT, Les Hétérotopies - Le Corps Utopique, Nouvelles  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ditions_Lignes" \o "Éditions Lignes" Éditions Lignes, 2009, p. 64.
  Cf. CHRÉTIEN DE TROYES,  HYPERLINK "http://www.babelio.com/livres/Chretien-de-Troyes-Le-Conte-du-Graal-ou-Le-roman-de-Perceval/6543" Le Conte du Graal ou Le roman de Perceval.  Le musement se rapproche d’une fonction dans laquelle la pensée se retrouve nouée à la perception, il correspond à une sorte d’arrêt qui met le regardeur en pensée, hors du monde. Il est là sans y être, arrimé à une perception, un support physique, mais que la perception déborde, utilise pour s’élever : c’est le musement. Dans le cas de Perceval, ce sont trois gouttes de sang laissées sur la neige par la bataille d’un faucon et d’une oie sauvage. Qui ne s’est jamais retrouvé en arrêt devant une chose, le regard dans le vague, saisi dans et par ses pensées ? La perception agit là comme un processus continu de relance. De cette expérience, il faut en sortir pour découvrir qu’on l’a faite, car quand on est en musement, on ne peut ni le penser, ni le savoir, trop pris à muser. Et il nous semble que Pierre Lavielle fait venir devant nous des images propres à, ou issues de, cet état – ceci n’engage que nous.
  FRIEDRICH NIETZSCHE, Vérité et mensonge au sens extra-moral, Œuvres philosophiques complètes, op. cit., pp. 280-281.

                                 The metaphysical whispers of “ the true picture”
                  About the series of photographs “Palimpsests” and “ Antichamber”
                          

 

 

 

 

“ The human being is the one who wanders in this way : bare headed, in                  the endless search of what is bigger than him”

 

 

 

 

      

       Pierre-A Lavielle’s photographs refer to the human being’s greatness and meanness, they appeal to the living in general, in all his vigour and in  all his weakness. Far away from the precious elegance that often characterizes some humanistic photographs , centuries away from the Medicis in Florence, its Neo Platonician artists and thinkers ; this photographer’s work , undoubtedly maintains the human being as the centre, the living as the heart, but in a precarious balance, a crumbly basis, a confessed humility. Less insolent then, towards the Almighty than  the Renaissance artists, and above all, less pitying towards man than the humanist pictures of the large family of men ,led in his time by Steichen; these photographs instinctively turn their back to  the noisy semantic lyrism, to the exasperating visual delight; in short : to the overflowing scenery and narrative.
The stylistic lesson  of “in between”, which is  symptomatic of Krank’s work, seems to have been assimilated. Obviously, Pierre Lavielle naturally manages to find these “ moody pictures”, dear to Kerouac. He modestly combines his own moments of loneliness with his own mood, and makes them up with these same intermediary spaces.

       Between mockery and illusion, hope and despair, this photographer brings opposites together, he builds an aesthetics of the oxymorom. He simultaneously produces pictures of a rough softness, or a luxuriant aridity, or even an insignificant importance; these combinations create an aesthetics flavor , a scarse scent , the one of the true picture ( large problematic and subjective appreciation.)
Turning a mere nothing from reality into a large metaphysical Whole, as some of these photographs produce it,  cannot only be a stylistic exercise, it’s a natural gift. This is the reason why, we will describe these pictures as “ true”. And saying that, we mean that these true pictures, are pictures, open on something else than the  meaning ,  distinguished pictures , that are  based on formal rules, that prefer silence to rhetoric, that come to terms with rests or crotchet rests , like in music, like only great musicians can do it, a picture that if it were played by an instrument, would be more atonal than tonal.Marc Le Bot considers  every meaning  is a building in ruins.That consideration is  surely meant by Pierre Lavielle, who creates  his photographs out of the ruins of these semantic structures.  It’s not pure coincidence, if rubble, grit and  scrap iron, frequently appear in his collections of photographs. Bataille keeps on repeating : “ I live on sensitive experiences  and not on logical explanation.” Each of this artist’s photographs, tirelessly echoes that sentence. For Pierre Lavielle, taking a photograph means chanting .Chanting in order to avoid the meaning , chanting in order to become meaningless, and thus , it’s made meaningless ; chanting , only to keep the music of the world , the light waves , the pure sound , the picture on its own , and his only subject : the impenetrable and  frail living.Bataille also says: “ Life disappears  into death, rivers flow into the sea, and the known vanishes into the unknown . Non-sense is the realization of any possible meaning .In the semantic picture, your look is mistaken, entertained, courted, corrupted, tied up, narrowed, and ends up in a nonsense.In the true  picture, the look rises towards the unknown. Here, the meaning is certainly not the initial purpose, the first concern and not the final problem either.
It intervenes  of course, but as a distant echo , that promised  allegiance to the first subject , i.e. this living and his indelible tattoo : Death, the door to the unknown. This is the reason why, these pictures affect  us, and  can slowly become tearing .
       Two series of photographs  : ”Palimpsests” and “ Antichamber “ lead our approach, our critical trials and errors ,our modest understanding . Two slow proceedings , in which each photograph is a whisper , with hardly  pronounced sentences and vaguely articulated words , to wisely protect us from the direct meaning , the one that would make us prick up our ear too precisely. But hidden behind that hushed statement , like Ariadne’s thread, in it’s preciousness and vulnerability, we can always spot the delicate  living . In order to back up that omnipresent  theme, we bring back various elements, such as :  an anthropomorphic scarecrow, standing out in the wind, a caged up wild beast in a zoo , other painted or carved animals, a static life, a plastic horse, another static life, stuffed beasts that remind us that in his own way, the photographer is also a taxidermist; an empty bed with a sleeping bag on it, from which a mummy seems to have escaped, a metallic structure, looking like a sea fossil emerging from a muddy pond , a bas relief of a character with his arms firmly folded , expecting , come to a halt , a deteriorated mural , a tapestry displaying bones-pieces, among them, a skull , and these ruins , always these ruins , these rubbles….Pierre Lavielle’s photographs are above all vanities , reorganized , updated and rethought vanities, but whose disappearance,  loss , or death, remain the allegorical motivation. So much deference  to what is only transitory and ephemeral , to what in fact gods  secretly envy to men , i. e. being mortal; an eternal  life would lose any metaphysical magnitude.
       Each photograph presents itself, more than it usually does, as an open space to what is understandable, opens more than usual ,on a hosting  place, perhaps even of meditation, a gap, set back from life in its space and time continuum ,that allows to appreciate the aspect more peacefully.
Isn’t it possible to say, or on a minimal level , to think that these photographs  join  Foucault’s idea of heterotopias , in the meaning of a hosting  place for imagination?Doesn’t one of the prints of the series  “ Palimpsests” represent a hut?  Two pictures of zoos in “ Antichamber”. A car scrap yard in the same series , in a way, a cemetery for firm-engines. In short :, places of isolation by the spaciotemporal section, to, with just a glimpse, better  inhale  the human being , the living.
       Beyond these poetic studies, these aesthetic , speculated  criticisms , of these supposed image designations, of this so called theme. We haven’t mentioned yet, an important parameter of Pierre Lavielle’s work-process :  Walking .When he takes photographs, he walks , he wanders in his own steps, he moves forward, not to find but meet an outside , that fits with his inside, he walks until he can  face  what defines him , what gives a competition to his feelings, emotions, facing  what stings  him , like a punctum. While walking , he stops for a shooting , a life-capture,  he accomplishes in that place a value-gesture, a fundamental  break , a psychological respite ; no doubt he flirts with the movements of Perceval  that Chrétien de Troyes describes. We’ll say then that for Pierre Lavielle, all the referents  are similar to three blood-drops scattered in the snow. A way of saying that he rarely ” takes “ photographs , movement  is scarse ,  and so is the true picture . It’s  exceptional , because it attempts to,  as we said it before,  discreetly  take off the dress of meaning  , one of the most difficult task , because it aims at endlessly  taking  up with “ the  original entities” from Nietzsche. A noble waste of time : “ we think we master  some knowledge about  things ,  when we speak about trees , colours , snow and flowers , but we don’t own anything else than  metaphors of things , and they don’t match at all with the original entities.”
These photographs are the tracks of an impossible attempt , the after effects of that failure , the most beautiful wreck.
       In the end , in this repeated and reiterated, tirelessly started again walk , and like an asceticism  penance in Sisyphean Task, who endlessly rolls an immense boulder up a hill, only to watch it roll back down, and repeats this derisory action forever; Pierre Lavielle walks with his  point of view- equipment , his equipment to capture the metaphysical whispers of the true picture and waits until he can  come across  one of these extremely rare partition of the living mumblings.
It seems to us , in a very logical way , that the “portrait” of the boulder,  which is part , and opens the series” Antichamber” ,  precisely the damnation tool for Sisyphus , can be read like a tone clef for this image stave. It sets the tone of  penance .We, watchers, become  pilgrims in the photographer’s steps. We wander with him , and we roll that same boulder up.

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